IST / MST les plus communes en France

On appelle IST (infections sexuellement transmissibles), des maladies infectieuses qui se transmettent principalement par contact sexuel. Elles étaient un véritable fléau avant la découverte des antibiotiques. Les IST et les MST (maladies sexuellement transmissibles) désignent les mêmes affections. Le choix du terme IST (en remplacement de MST) obéït à un enjeu majeur, celui d’inciter au dépistage précoce, au contraire de l’autre terme qui suggère plutôt un diagnostic après l’apparition des premiers symptômes. En règle générale, ces infections s’installent après un rapport sexuel non ou insuffisamment protégé. On croyait révolu le règne de ces maladies, mais on assiste depuis quelques années à leur retour en force dans l’Hexagone. Mais alors, quelles sont les IST/ MST les plus courantes en France ?

La gonococcie

Infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae, la gonorrhée affecte aussi bien la bouche que les voies génitales et l’anus. Cette maladie, également connue sous les appellations de blennorragie et de gonococcie, se transmet par contact sexuel.

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Chez les femmes, la gonococcie reste souvent asymptomatique.

Chez les hommes, une sensation de brûlure à la miction et un écoulement purulent dans l’urètre sont les premiers symptômes de la maladie. Ils se produisent habituellement un à dix jours après l’infection. La propagation de la maladie à la prostate et à l’épididyme provoque un gonflement du testicule, de la fièvre, une douleur intense.

Chez de nombreuses femmes, la maladie est initialement asymptomatique. Cependant, un écoulement jaune-verdâtre peut survenir au bout d’un certains temps. Il peut provoquer une sensation de brûlure pendant la miction après l’infection de l’urètre. Lorsque le pathogène se propage dans la cavité abdominale, une forte fièvre et de fortes douleurs pelviennes peuvent survenir. Si l’infection initiale intervient après des rapports anaux, un écoulement verdâtre ou jaunâtre peut survenir au niveau de l’anus. Une diarrhée est également possible.

Neisseria gonorrhoeae, également appelé gonocoque, est un diplocoque Gram négatif de 0,6 à 0,8 µm de diamètre. Non flagellé et sans capsule, sa surface externe est tapissée de longs poils. Le gonocoque est sensible à la chaleur, à la réfrigération et à divers antiseptiques. Il est sensible au séchage et a une faible résistance à l’air (pendant une heure ou deux).

La gonorrhée peut constituer un facteur de risque pour d’autres maladies si elle n’est pas traitée immédiatement.

En 2016, 49.628 personnes ont été diagnostiquées avec une blennorragie dans l’Hexagone. La prévalence dans la population mâle est de 131/100 000, tandis qu’elle n’est que de 55/100 000 au niveau de la population féminine. Les jeunes dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans sont les plus affectés.

Les chlamydioses

Les chlamydias sont des bactéries pouvant causer différentes infections chez les humains. Toutefois, le terme « infection à Chlamydia » est généralement utilisé pour désigner des IST causées par des bactéries du genre chlamydia.

Chlamydia trachomatis est responsable des IST à chlamydia. Les bactéries se transmettent lors de rapports sexuels vaginaux, anaux, oraux. Les chlamydias peuvent envahir :

  • les yeux,
  • le pharynx,
  • l’anus,
  • le rectum,
  • l’urètre,
  • l’utérus.

Chez la moitié des femmes et des hommes, l’infection à chlamydia ne provoque aucun symptôme. Chez ceux qui présentent des symptômes, ceux-ci peuvent apparaître au bout d’une à trois semaines après l’infection initiale.

Chez les femmes la maladie peut occasionner des saignements intermittents, un écoulement inhabituel du vagin, une douleur dans le bas de l’abdomen, ainsi qu’une miction douloureuse. Chez les hommes, des symptômes, comme un écoulement blanchâtre et aqueux du pénis, un gonflement douloureux des testicules et une douleur à la miction, peuvent survenir. Non traitée, la maladie, peut avoir des conséquences graves à long terme.

En 2016, 267.097 personnes étaient affectées par une infection à chlamydia. La prévalence de la maladie est 491 pour 100 000 habitants. La maladie touche particulièrement les jeunes femmes dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans. Les données épidémiologiques indiquent que la prévalence dans la population générale est de 592/100.000 chez les femmes contre 380/100.000 pour les hommes. L’Ile-de-France et les Départements d’Outre-mer constituent les régions les plus affectées, avec des prévalences respectives de 5.682/100.000 habitants et 1.761/100 000 habitants.

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Outre les parties génitales et le rectum, les bactéries responsables des chlamydioses peuvent envahir les yeux ainsi que le pharynx.

L’herpès génital

Maladie virale, l’herpès génital se manifeste par des cloques sur les parties génitales. Cette affection courante et contagieuse se transmet par contact physique direct, généralement lors d’un contact sexuel. Elle peut également être transmise à un nourrisson lors de l’accouchement. La maladie est causée par des virus appartenant à la famille des Herpesviridae. Dans la grande majorité des cas, l’agent pathogène est le virus de l’herpès simplex de type 2 (VHS-2).

Le risque de transmission du VHS-2 d’un homme infecté à une femme est d’environ 8 à 11%, tandis que le risque de transmission d’une femme infectée à un homme est d’environ 4 à 5%. Un traitement antiviral permet de réduire le risque de transmission de 50%. L’utilisation d’un préservatif est plus susceptible de prévenir la transmission homme-femme que la transmission femme-homme.

Chez de nombreux patients, la maladie est asymptomatique. Des picotements douloureux dans la région génitale, des démangeaisons, des brûlures, des rougeurs et des vésicules remplies d’eau sont les symptômes principaux de la maladie. Il faut toutefois signaler que les patients qui ne présentent pas de symptômes sont aussi contagieux que ceux qui en présentent.

Aucun traitement ne permet d’éliminer le virus de l’herpès de l’organisme. Les antiviraux comme l’aciclovir, le valaciclovir, le famciclovir et le penciclovir, peuvent aider à réduire la fréquence, la durée et la gravité des symptômes. Des analgésiques tels que l’ibuprofène et le paracétamol peuvent être utilisés pour gérer la douleur et la fièvre. Les démangeaisons et la douleur peuvent être soulagées par des anesthésiques topiques tels que la prilocaïne, la lidocaïne, la benzocaïne ou la tétracaïne.

En France, la prévalence chez les femmes de plus de 35 ans et chez les hommes de plus de 45 ans est de 17%.

Les infections par le papillomavirus humain (PVH)

L’infection par le papillomavirus humain est causée par un virus à ADN appartenant à la famille des papillomavirus. Sur les 170 types sont connus de ce virus, plus de 40 types peuvent être transmis par contact sexuel. Une fois dans l’organisme, ils infectent l’anus et les organes génitaux.

Dans la grande majorité des cas, les infections à PVH sont asymptomatiques et se résorbent spontanément. Chez certains patients, l’infection peut persister et produire des verrues ou des lésions précancéreuses. La maladie augmente le risque de cancer de la bouche, de la vulve, de l’anus, du col de l’utérus, du pénis, du vagin et de la gorge. Le quasi totalité des cancers du col de l’utérus sont provoqués par ce virus.

Il n’existe aucun traitement permettant d’éliminer complètement le virus du corps humain. Les traitements disponibles sont essentiellement symptomatiques. Ils visent l’élimination des verrues et des tissus précancéreux. Le préservatif et la vaccination restent les principaux moyens de prévention.

La syphilis

La syphilis est une maladie infectieuse chronique appartenant au groupe des maladies sexuellement transmissibles. Maladie principalement transmise par contact sexuel, la syphilis est causée par la bactérie Treponema pallidum ssp. pallidum. Pendant la grossesse et l’accouchement, une mère malade est susceptible de transmettre la maladie à son enfant.

La syphilis a été surnommée « le grand imitateur » de par sa capacité à provoquer des symptômes similaires à ceux de nombreuses autres maladies. Maladie polymorphe, les symptômes de la syphilis varie en fonction des 4 phases de la maladie. Au premier stade, elle se manifeste par seul chancre indolore qui ne provoque pas de démangeaisons.  Au second stade, on a une éruption cutanée diffuse survient, qui touche généralement la paume des mains et la plante des pieds. Dans la troisième phase, le malade est sujet à des excroissances molles et non cancéreuses, des problèmes neurologiques ou des symptômes cardiaques. La dernière phase est généralement asymptomatique.

Des antibiotiques comme la benzathine benzylpénicilline, la doxycycline, la tétracycline et la ceftriaxone permettent de traiter la maladie. L’utilisation d’un préservatif lors des rapports à risque constitue le meilleur moyen de prévenir la maladie.

Entre 2000 et 2009, 4.022 cas ont été diagnostiqués en France. La maladie touche principalement les homosexuels (85% des cas). Après avoir presque disparu de l’hexagone, la maladie est revenue en force dans les années 2000.  

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Les préservatifs constituent le meilleur moyen de prévenir les Infections sexuellement transmissibles.

Le VIH-SIDA

Les virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont deux rétrovirus responsables de l’infection par le VIH et, qui au fil du temps, peut évoluer vers le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Le SIDA est une affection, dans laquelle, la détérioration progressive du système immunitaire fournit un terrain propice au développement d’infections opportunistes et de cancers, qui peuvent compromettre le pronostic vital du patient.

On appelle séropositifs, les personnes contaminées qui n’ont pas de symptômes. Ces patients sont ceux qui sont le plus susceptibles de transmettre la maladie à d’autres. Au cours de la phase terminale, qui est le SIDA, les défenses immunitaires sont si affaiblies que l’organisme est incapable de se défendre contre le moindre pathogène. S’installent alors des maladies comme la tuberculose et le sarcome de Kaposi qui finissent par emporter le patient.

La maladie se transmet principalement par les rapports sexuels non protégés, le partage de seringues contaminées et la transmission entre la mère et l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement. Dans les pays développés, comme la France, la surveillance des transfusions sanguines a pratiquement éliminé le risque de transmission lors des transfusions sanguine.

Il n’existe aucun traitement curatif pour cette maladie. Les antirétroviraux permettent de stabiliser la charge virale et d’empêcher la maladie d’évoluer vers le SIDA. Le port de préservatif reste à ce jour, le meilleur moyen de prévention.

En 2016, 6000 nouvelles contaminations avaient été décelées, portant le nombre de personnes vivant avec le VIH à 172.700. 86% de ces patients connaissent leur statut sérologique et 76% suivent un traitement antirétroviral.

Sources :

  • https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/mst/ist/maladies-infections-sexuellement-transmissibles
  • https://www.santepubliquefrance.fr/Accueil-Presse/Tous-les-communiques/Infections-sexuellement-transmissibles-IST-preservatif-et-depistage-seuls-remparts-contre-leur-recrudescence
  • http://inpes.santepubliquefrance.fr/70000/cp/09/cp090625.asp
  • http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/dermato/muqorogen/95b/leconimprim.pdf
  • http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=7146
  • http://sante.lefigaro.fr/sante/maladie/syphilis/quest-ce-que-cest
  • http://vih.org/dossier/vihsida-en-france-en-2018
  • https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=chlamydia_sexualite_mts_its_pm
  • https://cns.sante.fr/wp-content/uploads/2017/10/experts-vih_epidemio.pdf
  • https://preventionsida.org/sida-lessentiel/quels-sont-les-signes-du-sida/
  • http://www.lecrips-idf.net/professionnels/dossier-thematique/papillomavirus-humain-cancers/symptomes-evolution-infectionhvp.htm
  • https://www.santemagazine.fr/sante/maladies/maladies-gynecologiques/dedramatisez-linfection-a-papillomavirus-chez-la-femme-170652
  • https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/human-papillomavirus-(hpv)-and-cervical-cancer
  •  http://www.chu-rouen.fr/mtph/fiches/HERPES.pdf, https://www.mmt-fr.org/mst/herpes-genital/