On appelle asthme, une affection chronique qui se traduit par une inflammation, un gonflement puis un resserrement temporaire des voies respiratoires. Cette maladie se manifeste aussi par une difficulté à respirer, une inspiration et une expiration sifflantes, de l’essoufflement, de la toux et une oppression thoracique. Selon l’OMS, l’asthme qui touche plus de 235 millions de personnes dans le monde, est une priorité de santé publique. Aux États-Unis, cette maladie est la cause de 2 millions d’hospitalisation aux urgences, et au moins 25 millions d’Américains s’en plaignent.
On dénombre 6,5 millions d’asthmatiques en France et 5,4 millions au Royaume-Uni. L’asthme sévère peut avoir une issue fatale. Dans la médecine moderne, l’asthme ne se guérit pas mais se contrôle aisément grâce à une prise en charge adéquate. L’asthme est banalisé au point qu’il continue à être la cause de 500 à 1000 décès en France. Pour attirer l’attention de tous, une journée mondiale, le premier mardi de mai, lui est dédié. L’OMS révèle aussi que 80% des centaines de milliers de décès dus à l’asthme sont enregistrés dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Sommaire
Quelles en sont les principales caractéristiques ?
On reconnaît l’asthme par trois principales caractéristiques. Ce sont :
Obstruction des voies respiratoires
Lorsque la respiration est normale, les muscles entourant les voies respiratoires sont relâchés et l’air se déplace librement. Mais chez les personnes souffrant d’un asthme, de déclencheurs environnementaux, de rhume, de substances allergènes et de virus respiratoires, les bandes de muscles qui entourent les voies respiratoires se resserrent et l’air circule difficilement. Ces personnes manquent d’air et ont une sensation d’étouffement. L’air sortant des voies respiratoires resserrées provoque un sifflement. Le rétrécissement des voies respiratoires ainsi observé est réversible. Cette caractéristique distingue l’asthme des autres maladies pulmonaires (emphysème, bronchite, …).
Inflammation des voies respiratoires
Les bronches asthmatiques sont rouges et enflées. Les spécialistes pensent que cette inflammation contribue grandement aux dommages que l’asthme peut causer aux poumons à long terme. Par conséquent, le traitement de cette inflammation est essentiel pour gérer l’asthme à long terme.
Irritabilité des voies respiratoires
Les voies respiratoires des asthmatiques sont extrêmement sensibles. Elles ont tendance à réagir de manière excessive et à se rétrécir en présence de tout déclencheur (poussière, pollen, squames animales, …).
Quelles sont les symptômes ?
L’asthme ne se manifeste pas toujours de la même manière chez un même individu, encore moins d’une personne à une autre. Un asthme peut se déclarer subitement. Il peut aussi apparaître progressivement et durer longtemps.
Symptômes généraux
Les symptômes les plus courants de l’asthme incluent :
- Une toux persistante qui survient au cours d’un effort physique ou la nuit ;
- Une perte de souffle ;
- Un sifflement qui accompagne la respiration ;
- Une sensation de serrement de la cage thoracique ;
- Le nez bouché ou qui coule ;
- Les yeux qui piquent ;
- Des démangeaisons ou des maux de gorge ;
- Des troubles du sommeil ;
- De la fatigue et de la faiblesse, surtout pendant l’exercice.
Quelles sont les signes avant-coureurs d’une crise d’asthme ?
Plusieurs signes assez graves annoncent une crise d’asthme imminente. Ils comprennent :
- Une difficulté à reprendre son souffle ou à parler ;
- Un difficulté à marcher ;
- Des symptômes généraux qui s’aggravent, même avec un traitement ;
- Une sensation d’aspirer dans la poitrine ou au niveau de l’estomac, au cours de la respiration ;
- Des lèvres et des ongles qui deviennent bleuâtres ou grisâtres.
Si vous présentez ou un proche présente au moins l’un de ces signes, appelez rapidement les secours ou, si vous le pouvez, rendez-vous vite à l’höpital le plus proche.
Quelles sont les symptômes d’une crise d’asthme?
Une crise d’asthme est une aggravation soudaine des symptômes de l’asthme. Elle est provoquée par le resserrement des muscles autour des voies respiratoires : on parle de bronchospasme. Au cours de la crise, la paroi des voies respiratoires est enflammée, devient enflée et un mucus plus épais que d’habitude est produit.
Tous ces facteurs (bronchospasme, inflammation et épaississement de mucus) provoquent les symptômes d’une crise d’asthme tels que difficultés respiratoires, respiration sifflante, toux, essoufflement et difficultés à effectuer des activités quotidiennes normales. Les autres symptômes de cette crise peuvent inclure la respiration très rapide, le visage moite et pâle.
Qu’en est-il des symptômes d’une crise d’asthme sévère ?
En plus des signes et symptômes ordinaires, une crise d’asthme sévère présente les manifestations supplémentaires suivantes :
- Incapacité à faire des phrases complètes ;
- Souffle coupé même en position allongée ;
- Agitations, confusion et manque de concentration ;
- Contraction des muscles abdominaux et cervicaux ;
- Repli des épaules ;
- Besoin impérieux de s’asseoir ou d’être débout afin de mieux respirer.
Vous l’aurez compris, une crise sévère est une urgence médicale. La sous-estimer ou négliger peut provoquer la mort du malade.
Quelles peuvent être les causes d’un asthme ?
Malgré les investigations, personne n’a encore découvert ce qui cause vraiment l’asthme. Les causes des symptômes de cette maladie varient d’une personne à l’autre. Toutefois, on sait que lorsqu’un déclencheur d’asthme entre en contact avec les voies respiratoires, ces dernières sont vite enflammées, se rétrécissent et se remplissent de mucus.
Au cours d’une crise d’asthme, le mucus produit en quantité excessive, les spasmes des muscles entourant les voies respiratoires ainsi que l’inflammation et le gonflement de leur paroi concourent à leur rétricissement et à l’accroissement de leur résistance. Il s’en suit une respiration de plus en plus difficile, un essoufflement et un sifflement aussi bien à l’inspiration qu’à l’expiration. Il arrive que le malade tousse fréquemment.
Pourquoi certaines personnes ont l’asthme et d’autres pas ? La médecine ne répond pas clairement à cette question. Mais on sait que les allergies sont déterminants chez de nombreuses personnes souffrant de cette maladie, mais pas chez tous les asthmatiques. On peut aussi blâmer les antécédents familiaux, la pollution de l’environnement et bien d’autres déclencheurs.
Quels sont les déclencheurs d’asthme les plus courants ?
Les irritants (fumées, poussières, parfums très forts, vapeurs d’usine, pollution de l’air, …), les variations météorologiques et les émotions intenses peuvent déclencher une crise d’asthme. Les infections virales ou bactériennes comme la la bronchite, la grippe, le rhume, la sinusite sont souvent en cause dans l’apparition et l’aggravation des symptômes de la maladie. Les déclencheurs d’asthme les plus courants incluent :
Les allergies
Les allergies à l’asthme sont courants. Selon les spécialistes, quatre-vingt pour cent des asthmatiques sont allergiques aux substances en suspension dans l’air telles que les squames animales, les particules de cafard, le pollen des plantes, les mauvaises herbes, les moisissures, les acariens. Dans une étude, les enfants qui avaient des taux élevés de crottes de cafards à la maison étaient quatre fois plus susceptibles de souffrir de cette maladie que les enfants dont les maisons étaient peu fréquentées. L’exacerbation des symptômes après l’exposition à la poussière est généralement due à une allergie aux acariens.
Les allergies alimentaires peuvent provoquer des réactions légères à sévères pouvant être mortelles. Ils induisent rarement un asthme isolé sans autres symptômes. Les patients souffrant d’allergies alimentaires peuvent présenter un asthme dans le cadre d’une anaphylaxie d’origine alimentaire. Les aliments les plus courants associés aux symptômes allergiques sont les œufs, les cacahuètes, le poisson, le lait de vache, les noix, les fruits frais, le soja, le blé, la salade, les crevettes et autres crustacés. Les agents de conservation des aliments peuvent déclencher la maladie de façon isolée. Les additifs sulfites peuvent la déclencher chez les personnes sensibles.
L’activité physique intense
Un entraînement intensif peut provoquer un rétrécissement des voies respiratoires chez environ 80% des asthmatiques. Chez plusieurs personnes, l’exercice physique est le principal déclencheur de symptômes d’asthme. Elles ressentent une sensation d’oppression thoracique, toussent et ont du mal à respirer au cours des 15 premières minutes d’un entraînement aérobique.
En général, ces symptômes disparaissent pendant la trentaine ou la soixantaine de minutes d’activité physique suivante. Et près de la moitié de cette catégorie d’asthmatiques peut subir une autre crise d’asthme 6 voire 10 heures après l’activité physique intense. Pour empêcher ce type d’asthme, il est recommander de s’échauffer lentement et de manière adéquate avant un exercice physique intense.
Quelques médicaments
Plusieurs personnes sont sensibles à l’aspirine et/ou à d’autres remèdes pharmaceutiques, notamment les bêta-bloquants (prescrits pour traiter les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle et glaucome), les anti-inflammatoire comme l’ibuprofène (Motrin, Advil), le naproxène (Naprosyn, Aleve).
Les brûlures d’estomac
Asthme et brûlures d’estomac peuvent aller de pair. Des études récentes montrent que la majorité des asthmatiques se plaint aussi de sévères brûlures d’estomac, également désignées reflux gastro-œsophagien (RGO). En général, le RGO a lieu nuitamment lorsque la personne atteinte est couchée. Lorsque les acides gastriques remontent dans l’œsophage et atteignent la gorge ou les voies respiratoires, l’inflammation et l’irritation peuvent induire une crise d’asthme.
Le tabagisme
Les fumeurs courent plus de risque de souffrir d’asthme. Et si un asthmatique est aussi fumeur, il coure le risque d’aggraver les symptômes comme la respiration sifflante et la toux.
Diagnostic
Les symptômes de l’asthme pouvant ressembler à ceux d’autres troubles de la santé, seul le médecin est habileté à poser le diagnostic. Pour le faire, il suit un processus qui nécessite plusieurs étapes.
Examen physique
En plus des réponses aux questions qu’il pose au malade et/ou à sa famille, le médecin peut demander ou procéder à un examen physique. Cette démarche lui permet d’écarter la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et toute éventuelle infection respiratoire. Il peut demander des tests complémentaires.
Tests pour mesurer la fonction pulmonaire
Vous pouvez également effectuer des tests de la fonction pulmonaire permettent de déterminer la quantité d’air qui entre et qui sort lorsque le malade respire. Ces tests peuvent inclure :
Le débitmètre d’expiration de pointe
Un débitmètre d’expiration de pointe est un outil de mesure de la difficulté à expirer. Lorsque le débit de pointe (Peak Flow) s’avère inférieur à la normale, les poumons du patient ne fonctionnent peut-être pas très bien et son asthme est peut-être entrain de s’aggraver. Si tel est votre cas, le médecin vous expliquera comment suivre et traiter cette situation.
Le test de spirométrie
Le test de spirométrie évalue le rétrécissement des bronches en vérifiant la quantité d’air pouvant être expiré après une respiration profonde et la vitesse d’expiration.
En principe, les tests de la fonction pulmonaire sont aussi effectués avant et après la prise d’un bronchodilatateur comme l’albutérol, prescrit pour ouvrir les voies respiratoires. Si votre fonction pulmonaire s’améliore avec l’utilisation d’un bronchodilatateur, il est probable que vous souffriez d’asthme.
Tests supplémentaires
Bien d’autres tests permettent de diagnostiquer l’asthme. Il s’agit, entre autres, de :
Tests d’imagerie
Une tomodensitométrie à haute résolution et une radiographie thoracique des cavités nasales (sinus) et des poumons permettent d’identifier toute anomalie structurelle ou infection pouvant causer ou aggraver des problèmes de respiration.
Défi à la méthacholine
Déclencheur connu, la méthacholine provoque une légère constriction des voies respiratoires lorsqu’il est inhalé. Si vous réagissez à la méthacholine, alors vous souffrez peut-être d’asthme. Ce test peut être utilisé même si votre test de fonction pulmonaire initial est normal.
Test d’allergie
Effectué par analyse de sang ou par voie cutanée, un test d’allergie vise à identifier toute allergie (au pollen, à la poussière, aux animaux domestiques et à la moisissure. Si un ou plusieurs déclencheurs d’allergie importants sont identifiés, le médecin peut vous recommander une immunothérapie allergénique.
Tests de provocation (pour l’asthme induit par l’activité physique ou le froid)
Au cours de ces tests, le médecin mesure l’obstruction des voies respiratoires avant et après plusieurs respirations d’air froid ou une exercice physique intense.
Éosinophiles des expectorations
Ce test permet de rechercher des éosinophiles (un type particulier de globules blancs) dans le mélange de mucus et de salive émis pendant la toux. Les éosinophiles sont présents dans les expectorations colorés à l’éosine lorsque les symptômes de l’asthme se développent.
Test à l’oxyde nitrique
Peu répandu, ce test mesure la quantité d’oxyde nitrique dans la respiration. Lorsque les taux d’oxyde nitrique sont plus élevés que la normale, les voies respiratoires sont enflammées (signe d’asthme).
Comment l’asthme est-il classé ?
Le médecin classe la sévérité de l’asthme en se fondant sur les réponses aux questions relatives aux symptômes (notamment le nombre de crises d’asthme et leur gravité), ainsi que les résultats de l’examen physique et des différents tests de diagnostic. Il a quatre catégories générales :
- Léger intermittent : légers symptomes survenant jusqu’à deux nuits par mois et deux jours par semaine ;
- Léger persistant : pas d’une fois par jour, plus de deux fois par semaine ;
- Persistant modéré : plus d’une nuit par semaine et une fois par jour ;
- Persistant sévère : les symptômes apparaissent souvent la nuit, presque tous les jours et le cas échéant tout au long de la journée.
Traitement médical
Puisque l’asthme ne se guérit pas vraiment, sa prise en charge médicale vise à contrôler les symptômes et à en réduire la fréquence. On parle de contrôle de l’asthme. Pour un bon contrôle médical de l’asthme, le médecin peut vous recommander un nébulisateur, un inhalateur et/ou des médicaments.
Le nébulisateur est un appareil auquel est relié un masque. Une fois le masque placé sur le nez, le malade assis respire un mélange de médicament et d’oxygène. En une dizaine de minutes, sa situation s’améliore. En plus d’être encombrant et de nécessiter un câblage électrique, le nébulisateur s’avère coûteux. Au contraire, l’inhalateur, un tube en forme de L, est une option plus rapide (seulement 30 secondes), plus accessible et qui tient dans la poche. Il permet au patient de respirer un remède pharmaceutique (ventoline, …) vaporisé.
Au chapitre des médicaments, figurent quelques catégories :
- Les corticoïdes permettent de tempérer l’inflammation ;
- Les inhibiteurs des leucotriènes, des molécules destinées à bloquer l’effet des leucotriènes dans l’organisme ;
- Les bronchodilatateurs (bêta agonistes, théophylline) qui permettent d’augmenter le diamètre des voies respiratoires, jadis resserées par l’asthme.
Sources :
- https://eurekasante.vidal.fr/maladies/voies-respiratoires/asthme.html?pb=symptomes
- http://www.doctissimo.fr/sante/news/asthme-severe-un-traitement-de-plus-en-plus-efficace
- https://www.healthline.com/health/asthma
- https://www.nhlbi.nih.gov/health-topics/asthma
- https://www.nhlbi.nih.gov/health-topics/asthma
- https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/asthma/symptoms-causes/syc-20369653
- https://www.webmd.com/asthma/what-is-asthma#1
C’est fort d’une équipe pluridisciplinaire que le magazine Santé Sans Tabou analyse les tendances, actualités et sujets de fond ayant attrait au domaine de la Santé et du Bien-être.