La symbolique des infections gynécologiques bénignes

Il nous est toutes arrivé d’avoir une mycose, une infection urinaire, bref, une petite infection gynécologique bénigne. 

Cela peut arriver, suite à la prise d’un traitement antibiotique, si on ne s’hydrate pas suffisamment, si on oublie d’aller aux toilettes après un rapport sexuel, si on se lave trop ou avec des produits d’hygiène inadaptés … 

Lorsque cela arrive rarement, pas d’inquiétude. En revanche, lorsque cela survient régulièrement et que cela a des répercussions sur votre vie sexuelle (et votre vie quotidienne, bien sûr), il y a un problème ! 

Que signifient ces maux du féminin ? Que faire au-delà des traitements médicaux classiques, qui certes soulagent temporairement, mais n’empêchent manifestement pas la récidive ? Ce que je vous propose ci-dessous est une lecture différente des infections gynécologiques, qui peut se faire en parallèle d’un traitement classique, ou bien en dehors d’un épisode symptomatique. 

Une signification symbolique

Je ne peux évoquer cette problématique sans citer Danièle Flaumenbaum et son formidable livre « Femme désirée, femme désirante », que je conseille à absolument toutes les femmes que je rencontre ! Dans cet ouvrage, la médecine chinoise et notamment le concept d’énergie tiennent une place très importante, et aident grandement à la compréhension de ces maux du féminin.

En effet, selon l’auteure (et nombre de praticiens de médecine chinoise), ces infections correspondraient symboliquement à du « feu » dans la vessie ou dans le vagin, (ce qui provoquerait ainsi les douleurs et les brûlures), et correspondrait alors à la difficulté pour l’énergie sexuelle de ces femmes à se diriger au bon endroit, en faveur de la vie sexuelle (une vie sexuelle satisfaisante et sans douleur en l’occurrence).

Cela peut être lié selon elle à diverses problématiques en lien avec la sexualité, différentes selon les femmes et leur histoire :

  • Une grande méconnaissance de son corps de femme (Danièle Flaumenbaum les dit « invaginées », comme si le vagin ne faisait pas partie de leur schéma corporel, qu’elles n’en avaient finalement pas vraiment conscience) ; or comment avoir une sexualité épanouie lorsqu’on ne sait pas comment on est faite, lorsqu’on ne connaît pas ou (trop) peu son propre corps ? Dans cette perspective, l’énergie sexuelle ne sait pas où aller, et se transforme en feu dans la vessie ou dans le vagin, car il faut bien qu’elle s’évacue d’une manière ou d’une autre … 
  • Des représentations et croyances autour de la sexualité à connotation négative, et qui la rendent alors difficile, impossible, inexistante, douloureuse, taboue. Le symptôme viendrait donc symboliser ce tabou, et les douleurs provoquées par celui-ci empêcheraient de la vivre sereinement, voire de la vivre tout court, ce qui irait donc dans le sens de ces croyances, les validerait et les renforcerait en permanence.
  • Des transmissions transgénérationnelles familiales et inconscientes, relatives à des événements liés à la sexualité, survenus dans le passé chez les femmes de la famille (enfant hors mariage, agression sexuelle, IVG, fausse couche, etc.), qui rendent donc inconsciemment la sexualité interdite, douloureuse, traumatique. La femme reste ainsi inconsciemment loyale à l’histoire familiale, d’où la manifestation des symptômes.
femme en chemise blanche et stéthoscope bleu

Se sortir de ces infections à répétition ; une perspective psychothérapeutique

Dans cette perspective, le symptômes est à considérer comme un message véhiculé par le corps : qu’est ce que le corps a à nous dire ? Quelle histoire vient-il conter ? Il s’agit donc là de le décrypter. 

Cela peut amener les patientes au départ à travailler autour de leurs représentations concernant la sexualité, leurs croyances limitantes : quelles sont-elles, d’où viennent-elles, qui les leur a transmises, comment se sont-elles renforcées au fil des années, et surtout, comment les assouplir et les transformer en croyances alternatives plus ouvertes, plus positives ? 

Cela interroge également sur la manière dont a été amenée (ou non amenée, justement) la sexualité lorsqu’elles étaient plus jeunes : qui les a éduquées à ce sujet, ont-elles eu des informations ? Si oui lesquelles, comment ? Si non, comment ont-elles fait ? On comble souvent un vide informationnel par d’autres informations glanées ça et là, mais pas forcément de bonne qualité … On peut alors questionner ce vide, et le remplir avec des informations pertinentes. 

Elles peuvent alors travailler sur le vide, la non existence, le non-dit, le tabou, l’interdit, ainsi que sur les émotions qui y sont liées (notamment la honte, la culpabilité, le dégoût).

De manière générale, questionner la construction du sexuel est toujours pertinent, car cela permet d’aller au-delà de croyances et représentations limitantes. 

Enfin, les patientes peuvent remonter leurs lignées familiales féminines et travailler sur leur arbre gynécologique et généalogique, en posant des questions aux femmes de leur famille si c’est possible, et en rassemblant toutes les informations dont elles disposent. Elles apporteront alors au fur et à mesure des éclairages à leur problématique, des réponses, et pourront comprendre l’origine de leur symptômes, comme répétition inconsciente d’un éventuel trauma familial.

Il s’agira ensuite d’élaborer autour de ce qu’elles auront trouvé, d’exprimer les émotions qui en découlent, prendre conscience que certains traumas, certaines représentations ne leur appartiennent pas, s’en détacher alors, etc. Tout cela fait que le corps, à un moment donné, n’aura plus besoin de se manifester, et pourra ainsi s’apaiser. 

personne en veste bleue tenant un textile blanc

Conclusion

Cette perspective psychosomatique et symbolique (qui peut d’ailleurs être très utile concernant des problématiques autres que gynécologiques!) est très importante dans la compréhension, la diminution voire la disparition de certains symptômes physiques.

Évidemment elle ne se substitue en rien aux traitements médicaux classiques (antibiotiques, pré et probiotiques, antifongiques, etc.) et aux différentes mesures hygiéniques et alimentaires à mettre en place ! Il ne s’agit là que d’un complément, qui va au-delà de la manifestation et du symptôme physique, et qui surtout peut prévenir la rechute.

Cette perspective permet cela dit d’avoir une vision plus globale du symptôme, et d’aller directement travailler sur ses causes. 

Mesdames, si vous souffrez d’infections gynécologiques à répétition, je vous invite vivement à initier ce magnifique travail introspectif, qui en plus de vous être utile sur un plan symptomatique, vous apprendra énormément sur vous-même et votre fonctionnement intime !