Le consentement

Qu’est ce que le consentement ?

Le Larousse nous dit: »Action de consentir. Manifestation de volonté expresse ou tacite par laquelle une personne approuve un acte que doit accomplir une autre. Vouloir bien, ne pas mettre d’obstacle. »

Le dicton dit «  »Qui ne dit mot consent ». C’est bien là tout le problème.
Et là un petit glissement s’opère…

En amour qu’en est il ?

Elle n’a pas dit non, alors c’est oui. Eh bien non, justement. Tant que l’accord verbal du oui n’a pas été prononcé, c’est non. C’est très clair.
On n’a jamais tant parlé du consentement. La prise de conscience des femmes est fulgurante. Les chiffres sont sans appel. Une femme est violée toutes les 7 minutes en France en 2019.

90% des viols ne font pas l’objet d’une plainte à la police.
Il n’y a pas souvent de témoins alors c’est parole contre parole. 1 femme sur 3 est victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie.

La culture du viol est actuellement dénoncée par de grands mouvements de féministes à l’échelle planétaire.
Les idées reçues et les comportements machistes et sexistes sont contestés.
Ces révoltes ont mis en lumière l’opacité de l’intime, le poids du silence sur les femmes, l’impunité des agresseurs, la honte des victimes. Toutes composantes d’un système patriarcal dont on ne veut plus.

Les femmes ont le droit d’être habillées court, de boire, d’être dans des lieux festifs sans être violées. Et même quand le rapprochement est engagé par un « oui, » le consentement peut être annulé à tout moment.

Il n’y a pas de consentement possible si la femme dort ou sous l’effet d’une drogue ou dans une situation de rapport avec un supérieur.

La première fois

Comment évaluer statistiquement le consentement des jeunes filles ?

Le sexologue qui interroge sur ce sujet reçoit des réponses variées : »Je ne voulais pas vraiment, il a insisté », « Je voulais être comme tout le monde », « J’ai cédé », »Ce n’était pas terrible mais au moins c’était fait ».

Pressions des garçons , normalisation sociale… Et le plaisir dans tout ça ?
On entend quand même des dires de souvenirs heureux.
Ah quand même !
A noter que ce passage sera un moment assez important pour la suite de la vie amoureuse.

couple

Et dans le couple ?

Le devoir conjugal a disparu. Mais qui ne pense pas qu’il va de soi que la sexualité est obligatoire ?
Que c’est un dû ? Or en matière de sexualité personne ne doit rien à quiconque. C’est là que le bât blesse.

Plus feutré, plus normalisé. Comment ne pas s’interroger lorsque dans un couple la femme dit : « Je fais l’amour avec mon compagnon pour lui faire plaisir… »
« Je n’en ai pas envie mais je ne veux pas le frustrer… », « Je n’ai pas envie de le perdre », « J’ai peur qu’il aille voir ailleurs », « Je n’ose pas dire non, il m’en voudrait »

Désir ou contrainte ? Plaisir ou peur ? Où est l’égalité ?

Les idées reçues sont des orties à jeter dans le fossé.
Le corps qui se souvient de tout retiendra que la pénétration sera associée pour la femme à des désagréments et des obligations. Ce n’est pas l’idéal pour le fonctionnement désir, plaisir, orgasme et il y a risque de modifications non facilitatrices.

L’homme n’est pas soumis à des besoins impérieux, les besoins sont : manger, boire, uriner, déféquer, dormir, respirer..
Un certain nombre d’hommes ont par contre une intolérance à la frustration et ne supportent pas qu’une femme leur dise non.

Cette contribution n’est pas exhaustive et il est encore un certain nombre de pistes à explorer.

Pour terminer, la loi SCHIAPPA  votée le 3 août 2018 ne fait pas l’unanimité. Elle aggrave les peines pour les pédophiles mais seulement s’il y a eu pénétration. Et surtout elle annule la question de l’âge minimal du consentement sexuel, ce qui ne va pas dans le sens d’une protection de l’enfant. D’où des craintes en ce sens pour un certain nombre de citoyens dont je fais partie.