Vous l’avez sans doute remarqué (et je l’ai répété à de nombreuses reprises dans le cadre de mes articles), mais notre sexualité est très sensible aux éléments extérieurs : notre degré d’énergie / de fatigue, notre taux de stress / nos préoccupations quotidiennes, notre hygiène de vie générale, mais également les différentes saisons qui jalonnent l’année !
Par exemple, en hiver, le froid, l’humidité, le manque de lumière sont autant d’éléments qui nous donnent envie de nous blottir sous la couette, plutôt que de vivre une sexualité débridée comme à d’autres moments de l’année ! Notre corps dépense de l’énergie pour se réchauffer, l’organisme se met au repos en attendant les beaux jours, nous sommes plus fatigués …
De même, en été lorsqu’il fait très chaud, notre corps dépense de l’énergie à nous refroidir, nous avons également parfois besoin de ralentir pour que notre organisme s’adapte à la chaleur ; bref, ce n’est pas forcément non plus le moment pour un marathon du sexe !
Par ailleurs, la sexualité évolue également en fonction de notre âge, de l’énergie disponible pour cela, de nos désirs qui bougent également, etc.
Il est donc important de savoir l’adapter en fonction de qui on est à l’instant T, de comment est notre corps, du niveau d’énergie dont on dispose, et d’accepter cet état de fait ! Car n’en déplaise aux injonctions sociétales qui nous vendent une sexualité toujours débridée sous peine d’être taxé d’anormal, la sexualité ne peut par définition être vécue en permanence dans ce tempo-là !
C’est pour cela que je souhaitais ce mois-ci vous parler d’une manière de faire l’amour qui va à l’inverses des tendances actuelles mais a de nombreux bienfaits ; j’ai nommé le slow sex !
Sommaire
Le slow sex, qu’est ce que c’est ?
Prendre son temps, accueillir en conscience
Le slow sex est une manière de faire l’amour avec douceur, avec lenteur, et en conscience.
Il s’agit déjà de créer une ambiance dans laquelle on prend son temps : temps pour toucher, temps pour caresser, temps pour ressentir tout ce qui se passe, le corps, la peau, l’odeur de l’autre.
C’est voir où ça fait du bien, comment, et prendre son temps pour repérer chaque sensation qui se manifeste, ainsi que les émotions que cela procure, à soi comme à son ou sa partenaire.
Cela va donc à l’encontre de beaucoup de tendances véhiculées par la société et les médias concernant la sexualité : en effet, selon ces dernières, celle-ci se veut (se doit d’être ?) intense, orgasmique à chaque fois, marquée par la rapidité, tonique, pour être satisfaisante … On est donc ici dans quelque chose de beaucoup plus lent, où on prend le temps.
Le slow sex ne consiste pas qu’à faire l’amour : c’est aussi une ambiance propice aux caresses, à la stimulation de tous les sens : bougies, massages, musique douce, matières diverses …
Cela permet de se rendre compte que tout le corps est érogène, et qu’il est dommage de ne s’arrêter qu’aux strictes zones sexuelles.
Le slow sex, loin de la course à l’orgasme habituelle
Le slow sex, c’est se tourner vers les sensations dans l’ici et maintenant, plutôt que de faire l’amour en étant uniquement tourné vers l’orgasme, la performance. C’est s’intéresser au chemin parcouru plutôt qu’être fixé sur un Graal (imaginaire ou non).
C’est sortir de l’obligation de performance, en étant dans l’instant, dans la sensation, dans l’émotion, et en laissant simplement la parole au corps.
C’est finalement, de par l’attachement à la sensation ici et maintenant, favoriser le lâcher prise, et laisser tomber exigences et mental, grandes barrières à l’épanouissement sexuel.
Le slow sex, une façon de faire l’amour qui va bien avec le rythme d’hiver (dans tous les sens du terme)
L’hiver est symboliquement et naturellement, un moment de retour sur soi, d’introspection.
Le slow sex consiste finalement à entrer dans cette mouvance, et à s’adapter à ce rythme saisonnier. C’est ressentir de l’intérieur ce qui se passe, les sensations, les respirations, en mettant l’accent sur chacun de ses sens.
C’est prendre le temps d’être avec soi, avec l’autre, dans un moment de communion.
C’est découvrir de nouvelles sensations (qu’on ne découvrirait pas dans une sexualité rapide traditionnelle), tout en restant en contact avec ses émotions.
A certains moments de sa vie, on peut être dans une énergie d’hiver : quand l’âge passe, mais également lorsqu’on est fatigué et que son niveau d’énergie est au plus bas, ou encore après certains bouleversements (maternité, post partum etc.).
Le slow sex, une manière d’entrer autrement en lien avec l’autre
Dans le cadre du slow sex, on est attentif à ses propres sensations, certes, mais on met également l’accent sur la présence de l’autre, son corps, sa peau. Cela favorise donc l’altérité, la communion avec l’autre, la complicité, au lieu d’être dans la recherche frénétique de l’orgasme, où parfois, on peut même en arriver à oublier qu’on est avec quelqu’un …
Adapter sa sexualité en fonction de son énergie du moment et de ce qu’on traverse est essentiel !
Il est important de s’écouter avant tout, et de décrypter les besoins de son corps : parfois on a besoin d’énergie, de tonicité, de vitesse, d’intensité… Et parfois, de lenteur, de douceur, de conscience… Etre à même d’identifier ses besoins à ce niveau-là et s’y adapter est fondamental.
Le slow sex peut donc bien évidemment être pratiqué quand vous sentez que c’est bon pour vous : après une grossesse pour reprendre progressivement une sexualité (en vous adaptant à votre nouveau corps de maman et aux nouvelles sensations qu’il porte), en fin de grossesse, en péri-ménopause, mais également à certains moments du cycle féminin qui exigent peut-être davantage de douceur …
N’oublions pas enfin que la sexualité change tout au long de la vie, des événements qui la jalonnent, ainsi que des partenaires qu’on rencontre, surtout en tant que femme. De ce fait, adapter ses pratiques, sa vitesse, son intensité, à ce qui constitue ses besoins à un moment T, ne peut que contribuer à votre épanouissement sexuel, personnel et de couple.
En cabinet libéral depuis 2013, Marjorie accompagne les femmes sur le chemin d’une féminité et d’une sexualité épanouies. Elle est spécialisée dans la prise en charge des troubles sexuels féminins et du traumatisme psychique (traumas sexuels, inceste, abus, maltraitance, deuil, accident, maladie grave …). C’est un métier qui la passionne !
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