Pas cher et facile à utiliser, le préservatif figure en bonne place parmi les produits contraceptifs et les solutions de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) telles que le SIDA, le chancre mou, la gonococcie et la syphilis. Cependant, cette assertion n’était pas vraie pour les personnes, hommes et femmes, allergiques au latex, le principal composant de la plupart des préservatifs mis sur le marché. En effet, l’usage de ces premiers préservatifs en latex provoquait des démangeaisons, des irritations et des maux plus incommodants encore.
Présentés dans les années 1980 comme des solutions efficaces pour tout le monde, les préservatifs en latex se sont finalement avérés cauchemardesques pour les personnes allergiques au latex. Ce calvaire qui a duré plusieurs années, privant une frange de la population mondiale de cette solution, relève maintenant du passé car le préservatif en latex n’est plus le seul choix disponible sur le marché. Opter pour un préservatif sans latex s’avère la solution imparable pour éviter de souffrir les affres de l’allergie au caoutchouc.
Ampleur de l’allergie au préservatif en latex et nécessité de s’en prémunir
Extrait de hevea Brasilensis, un arbre poussant dans les régions tropicales, le latex est une substance initialement blanchâtre qui intervient comme matière première de base dans la fabrication d’une variété d’objets en caoutchouc. C’est par exemple le cas des alèses, des gants chirurgicaux, des lunettes de bain et des préservatifs en latex entre autres. Bien que cette allergie au latex ait été déjà signalée dans la littérature des années 30, elle prend beaucoup d’ampleur dans les années 1980, au point de toucher environ 5 % de la population.
Parfois, les signes et les symptômes de l’allergie au préservatif en latex ne s’arrêtent pas aux démangeaisons, rougeurs et irritations cutanées, ils s’étendent aussi à l’essoufflement, à la toux, aux larmoiements et à bien d’autres troubles respiratoires et oculaires. Des tests bien précis permettent aux professionnels de santé d’établir le diagnostic de cette forme d’allergie.
De l’avis des spécialistes, le meilleur moyen de se mettre à l’abri de cette forme d’allergie consiste à abandonner l’usage ou l’exposition à tous les produits contenant du latex. Qu’à cela ne tienne ! Les personnes allergiques au préservatif en latex se trouveraient alors dans l’impasse puisqu’ils seraient tout simplement privées d’une solution si facile à mettre en œuvre pour se prémunir des MST et des grossesses non désirées. C’est pour leur éviter une situation de frustration que les laboratoires et leurs chercheurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour mener les investigations nécessaires à la conception et à la mise au point du préservatif sans latex. Aujourd’hui, c’est chose faite : ce type de produit tant voulu est disponible.
Présentation des préservatifs sans latex
Réputés hypoallergéniques et conformes aux normes CE et NF, les préservatifs sans latex sont généralement fabriqués en sensoprène ou en polyuréthane et ne provoquent aucune irritation, pas de démangeaisons, ni de brûlures au niveau des organes génitaux de l’homme ou de la femme allergique au latex. De plus, ces capotes, qu’ils soient destinés aux hommes ou qu’ils soient réservés aux femmes, ne causent pas de problèmes respiratoires, ni de troubles oculaires. Ils sont plutôt conçus pour assurer une protection optimale tout en corrigeant les défauts des préservatifs en latex.
Au nombre des préservatifs sans latex disponibles, figurent :
- Avanti (Durex) : il s’agit d’un préservatif masculin qui s’avère le premier à être sans latex. Il comprend du duron, un nouveau type de polyuréthane qui remplace désormais le composé allergisant. Avec une épaisseur de 0,045 mm, on peut dire qu’il est extra-fin ! De plus, il est sans odeur, transparent et plus résistant que le latex. De l’avis des spécialistes, il pourrait gagner un segment de marché plus large que celui des allergiques au latex.
- Manix Crystal : Ce préservatif hypoallergénique est très pauvre en latex naturel : on dit qu’il est déprotéinisé. Le processus de fabrication de ce produit passe par des phases de lavages intensifs qui éliminent suffisamment les allergènes au point qu’on peut le déclarer quasiment sans latex. Les conclusions d’une étude clinique rigoureuse menée à l’hôpital Tenon sous la supervision du Pr Leynadier, indiquent que le produit de base, le latex déprotéinisé permet de minimiser voire d’annihiler les risques d’allergie.
- Protex Original : réalisé en polyuréthane, ce préservatif lubrifié et ultrafin de 0,035 mm possède un réservoir assez pratique.
- Terpan Femidom : Destiné à la gent féminine, ce préservatif sans latex est en fait une gaine de polyuréthane.
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