Savoir lâcher prise ! Ça paraît assez simple sur le papier, mais beaucoup moins dans la réalisation. En effet, quand vous avez à gérer le rythme du travail, les tâches ménagères, l’organisation pour les enfants… Ça semble plutôt compliqué à appliquer. Pourtant, à y regarder de plus près, il met souvent en lumière cette volonté que nous avons de tout contrôler qui nous bouffe littéralement notre énergie et nous prive de notre sérénité. Alors comment y parvenir sans pour autant mettre ses responsabilités de côté ? Qu’avons-nous à lâcher ? Et surtout comment le mettre en pratique ?
À quoi tenons-nous vraiment ?
Ce n’est pas vraiment une découverte, dans la société dans laquelle nous vivons, tout s’accélère. À tel point qu’aujourd’hui, des mots comme anticipation, gérer, prévoir… deviennent monnaie courante. Du coup, nous baignons dans une atmosphère d’urgence où il s’agit toujours de devancer le pire comme le meilleur, puisqu’il est également de bon ton d’avoir des projets. Or, ce besoin que nous avons de tout contrôler autour de nous puise ses racines dans une période bien particulière de l’enfance qui n’est autre que celle du narcissisme. À cette époque, tout ce qui n’est pas à l’intérieur de « moi » est forcément hors de « moi ». Seul contre tous, je me dresse tout-puissant face au monde que je m’apprête à mettre à mes pieds. C’est le temps des caprices qui masquent la peur de perdre ce sentiment d’individualité et donc d’existence.
Or, cette attitude de se sentir seul contre tous nourrit également cette volonté que nous avons de voir exaucer nos souhaits. Le problème, c’est que nous avons cette fâcheuse tendance à conjuguer nos désirs au futur. Nous imaginons, projetons et refaisons sans cesse le monde pour réussir à le mettre au pas de notre réalité. Malheureusement, et comme chacun le sait, cela ne se passe pas tout à fait comme nous l’avons prévu. Et au fur et à mesure, nous réajustons nos stratégies et réadaptons notre système pour qu’il soit, tout d’un bloc, tendu vers notre devenir. Ce à quoi nous tenons temps, c’est donc à l’image que nous projetons de nous-mêmes et derrière laquelle nous n’avons de cesse de courir. Malheureusement, c’est faire fi du présent alors que c’est bien dans l’ici et le maintenant que tout se joue.
Lâcher prise, c’est accepter ses limites
L’un des premiers exercices qu’il convient de faire pour réussir à lâcher prise est donc de se focaliser sur l’ici et maintenant. Cela n’exclut en rien notre attitude à prévoir, ni nos responsabilités. Il n’est pas question ici de laisser tout passer sous prétexte qu’il faut « profiter ». Non, l’idée est de se recentrer sur ce que nous ressentons et de se réapproprier notre capacité d’agir dans le présent plutôt que de la gaspiller. Tant que nous nous évertueront à penser au futur, nous aurons cette fâcheuse tendance à soi nous « sous-estimer », soit nous « surestimer ». Se recentrer dans le présent permet de reconnaître ses limites tout en les acceptant. Reconnaître que la vie n’offre aucune garantie et que le risque zéro n’existe pas permet de se dégager du poids que nous avons à vouloir tout gérer.
Et dès l’instant où le « moi » est remis à sa place, nos forces et nos faiblesses deviennent plus faciles à déceler, mais également à assumer. Grâce à cela, notre potentiel de créativité et d’action est multiplié et permet d’entreprendre aujourd’hui ce qui sera de ce que nous voulons demain. Seulement, cette attitude va, comme nous l’avons développé auparavant, à l’encontre de nos apprentissages. Elle est donc difficile à adopter et, est régulièrement mise à mal. Néanmoins, quelques pistes peuvent être envisagées comme se centrer sur sa respiration, la relaxation, ou encore des rites symboliques qui visent à repousser ce qui nous fait mal et nous frustre (écrire une lettre et la déchirer, s’organiser un petit défi sportif ou encore pratiquer du théâtre).
Psychologue de formation et forte d’un impressionnant parcours dans le domaine, Claire Jonnier partage avec Santé Sans Tabou et surtout ses lecteurs son savoir et ses connaissances.
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