Outre les thérapies classiques par le langage, il existe aujourd’hui de nombreux ateliers d’art thérapie qui permettent de remédier à la panne de mots. Souvent préconisé pour les enfants, les adolescents ou les personnes qui présentent des troubles psychologiques, l’art-thérapie est aujourd’hui largement plébiscité par les professionnels de la santé. Voici donc comment fonctionne cette thérapie d’un nouveau genre et quels sont ces grands principes.
Quand les mots échouent
Lorsqu’on pense thérapie, on voit en général devant nous le divan et le cabinet sombre d’un psychologue. Et pourtant, ces dernières années, de nouvelles thérapies voient le jour, au premier rang desquelles l’art thérapie. Très utilisée auprès des personnes atteintes du cancer, en situation de handicap ou avec des adolescents difficiles, elle permet de mettre en forme ce que les mots peinent à dire. L’une de ses principales caractéristiques est donc de proposer un matériel appelé médium à des personnes qui ont parfois du mal à s’exprimer. Pour diverses raisons, leurs mécanismes de défense et de résistance sont devenus trop importants pour qu’elles parviennent à mettre des mots sur ce qui les ronge. Alors, pour soulager la souffrance et faire en sorte qu’elle soit projetée à l’extérieur, il est parfois nécessaire d’employer certains détours.
Le principe n’est pas nouveau puisque déjà Freud, en son temps, s’intéresse lui aussi à l’art. On pense notamment à l’un de ses ouvrages sur Léonard de Vinci ou encore Michel-Ange. Pour lui, l’artiste a cette capacité de mettre dans l’œuvre des motions pulsionnelles inconscientes refoulées. Et là où certains font des années de thérapie, l’artiste lui s’évertue à créer. Voilà pourquoi, certaines œuvres d’art nous interpellent et nous attirent autant qu’elles nous horrifient. Parce qu’elles dévoilent ce que nous avons parfois du mal à cacher : nos frustrations, notre part d’ombre, et nos peurs.
Les grands principes de l’art-thérapie
Contrairement à l’artiste, l’art-thérapie ne vise pas à la production d’une œuvre dont les qualités esthétiques seront reconnues. Il n’est donc pas besoin d’être Picasso ou Dali pour participer à ce genre d’atelier. Ce qui intéresse ici, c’est plus la mise en œuvre que l’aboutissement. Par ailleurs, les patients seront toujours accompagnés d’un thérapeute pour la simple et bonne raison que ces derniers sauront poser un regard attentif sur ce qui est en train de se jouer.
« Il ne suffit pas de danser ou de peindre pour aller mieux ! Aussi positives soient-elles, les activités artistiques ne deviennent thérapeutiques que lorsque, soutenues par un thérapeute, elles permettent de travailler la problématique du patient, débouchent sur une prise de conscience et favorisent l’élaboration d’un vrai chemin d’acceptation et de transformation », explique Angela Evers, auteure du Grand Livre de l’art-thérapie.
L’idée, c’est que grâce au médium (peinture, pâte à modeler, écriture…) quelque chose de l’histoire du patient ressurgisse et puisse s’exprimer dans l’œuvre. En effet, l’art offre de manière symbolique un accès direct à l’inconscient. En se mettant en mouvement et en se focalisant sur le moment présent, le corps fait appel à des rêves, des sentiments ou des pensées qui s’inscrivent sur un support concret et qui donnent un nouveau sens au sujet. Cette démarche permettra aux patients d’adopter une vision et des comportements différents vis-à-vis de ce qui le tourmente. Grâce à l’art thérapie, il peut ainsi s’exprimer autrement et mettre à distance ses sentiments qui l’accaparent.
Comment choisir sa séance d’art thérapie ?
Aujourd’hui, il existe de nombreux ateliers qui proposent des séances d’art thérapie. Théâtre, musique, danse… Le choix que vous ferez doit d’abord correspondre à une affinité particulière que vous ressentez pour le support à la création. Mais si vous avez besoin de plus d’informations, sachez qu’en général :
- le coloriage et le dessin réduisent le stress et favorisent la concentration.
- le théâtre joue souvent le rôle d’un exutoire, car il offre la possibilité d’incarner le rôle d’un personnage fictif ce qui est parfois plus facile pour raconter sa propre histoire.
- la musique ou musicothérapie privilégie l’expression des émotions.
- la danse met le corps en mouvement et permet de rejouer des conflits en les figurants symboliquement.
- les arts plastiques comme la peinture, le modelage ou le collage… favorisent la distanciation en même temps qu’une prise de conscience.
Psychologue de formation et forte d’un impressionnant parcours dans le domaine, Claire Jonnier partage avec Santé Sans Tabou et surtout ses lecteurs son savoir et ses connaissances.
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