L’anorgasmie est une dysfonction sexuelle relativement fréquente, correspondant à l’absence ou au retard dans la survenue de l’orgasme, lorsque les stimulations sont adéquates, et alors que le désir sexuel et l’excitation sexuelle sont présents.
Comme pour chaque trouble sexuel, il en existe différents types :
- On parle anorgasmie primaire lorsqu’elle est présente depuis le début de l’activité sexuelle ;
- On parle d’anorgasmie secondaire lorsqu’elle survient après une période sexuellement satisfaisante, ou suite à une autre dysfonction sexuelle (douleurs lors de la pénétration par exemple) ;
- Il existe l’anorgasmie partielle, qui ne survient que suite à un certain type de stimulations ou dans certains types de situations (uniquement lors de la pénétration, ou encore uniquement en présence d’un ou d’une partenaire) ;
- Enfin elle est définie comme totale quand elle survient dans tous les types de stimulation ou dans toutes les situations (pénétration, caresses, masturbation, seule, à deux, etc).
La souffrance psychologique ainsi que les répercutions du troubles sur la personne et son couple sont différentes selon les uns et les autres.
Sommaire
Quelles sont les causes de l’anorgasmie ?
Tout comme pour les autres dysfonctions sexuelles, les causes sont multifactorielles. On distingues ici les causes psycho-sexologiques, les causes médicales, les causes conjugales et les causes psycho-sociales.
D’une part, concernant les causes psycho-sexologiques, on peut énumérer plusieurs éléments :
- Le trouble du lâcher prise (que l’on retrouve bien souvent dans les troubles sexuels en général), une peur de se laisser aller à la jouissance ;
- La peur de l’autre, de son corps à lui/elle ou de son propre corps ;
- Les traumas sexuels récents ou anciens ;
- La méconnaissance de son propre corps et de son fonctionnement (zones érogènes, etc.) ;
- Une mauvaise image du corps ;
- Certains troubles psychiques comme l’anxiété ou la dépression ainsi que leurs traitements peuvent avoir des répercussions sur l’orgasme, sa survenue ou sa qualité ;
- Le poids de l’éducation ou une religion stricte.
D’autre part, voici quelques causes médicales possibles de l’anorgasmie (liste non exhaustive):
- La prise de médicaments psychotropes comme évoquée plus haut (antidépresseurs, anxiolythiques, neuroleptiques) ;
- La pilule contraceptive ;
- L’abus de drogues ou d’alcool ;
- Les cancers de la sphère génitale et les traitements oncologiques qui y sont associés. La radiothérapie peut par exemple abîmer la zone, ce qui peut entraîner des douleurs et donc l’apparition d’une anorgasmie secondaire ;
- La chirurgie de la zone génitale et / ou périnéale. Les douleurs post-opératoires peuvent aboutir également à une anorgasmie secondaire qui peut ensuite se maintenir malgré la cicatrisation (le corps ayant une mémoire).
Par ailleurs, l’anorgasmie peut également trouver son origine dans la relation de couple :
- Difficultés à se trouver et à prendre du plaisir ensemble ; décalage dans les réponses sexuelles ;
- Conflits qui se répercutent dans l’intimité ;
- Méconnaissance mutuelle, du corps de l’autre, de ce qu’il / elle aime, etc.
Enfin, il existe des causes psycho-sociales, comme le fameux « diktat du tout jouir », ou encore la recherche de performance. Ces deux éléments sont particulièrement symptomatiques des sociétés modernes dans lesquelles nous vivons, et peuvent induire une pression chez les individus, alors à l’origine d’une anorgasmie.
Quelles sont les répercussions de l’anorgasmie ?
Les conséquences de ce trouble sexuel sont diverses, et dépendent de beaucoup de facteurs, tels que l’intensité du trouble, ou encore la personnalité de l’individu qui en souffre.
Certaines patientes sentent simplement qu’elles pourraient aller plus loin dans leur sexualité, sans pour autant souffrir de la situation. Elles explorent, relativisent.
D’autres en revanche peuvent éprouver une réelle souffrance psychique (sentiment d’anormalité, de ne pas être entière, de ne pas être une vraie femme, etc.) , ainsi qu’une intense frustration et l’impression de ne pas aller au bout de leur sexualité.
Enfin, des répercussions sont possibles sur l’image du corps, le sentiment de féminité, ou encore l’estime de soi.
Quelles sont les prises en charge possibles de l’anorgasmie ?
L’accompagnement le plus efficace en cas d’anorgasmie est la sexothérapie.
On va alors travailler sur les causes possibles du troubles, les traumas, les représentations de la sexualité, le lâcher prise, les répercutions sur le couple, l’estime de soi, la confiance en soi.
On va également travailler sur la mise à distance des injonctions sociétales et de la pression sociale.
Cette prise en charge a également un aspect psycho-corporel : on va donner à la patiente quelques notions d’anatomie simples, lui proposer des exercices d’exploration du corps et de découverte des zones érogènes à effectuer seule chez elle.
On va également travailler sur la détente et la relaxation, car l’orgasme ne peut survenir que sur un corps détendu.
On peut par ailleurs lui proposer de travailler sur la tonicité de son périnée, notamment à l’aide des exercices de Kegel, car un périnée tonique est garant d’orgasmes de qualité.
On va adapter la sexualité et les pratiques en fonction de l’évolution de la patiente.
Il est également possible d’inclure le / la partenaire dans les pratiques et exercices à effectuer à la maison.
Enfin, la thérapie de couple peut être une solution intéressante si les causes de l’anorgasmie sont essentiellement conjugales. Des exercices et pratiques sont alors proposés aux partenaires, qui les effectuent à la maison entre deux consultations.
Bien évidemment, si les causes du troubles sont en partie médicales ou chirugicales, une prise en charge pluridisciplinaire pourra être proposée, comprenant alors le ou les médecin(s) en question (gynécologue, etc.) en plus du sexothérapeute et / ou du thérapeute de couple.
La sophrologie ou l’acupuncture peuvent de leur côté contribuer à la détente du corps et de l’esprit, nécessaires au laisser aller.
En conclusion
L’anorgasmie n’est pas une fatalité en soi, et il est tout à fait possible de travailler sur la qualité de la réponse sexuelle. Le tout est que chacun apprenne avant tout à se connaître, tant physiquement que psychologiquement, et apprenne à connaître l’autre et s’adapte à lui.
Finalement, le fait de bien connaître son corps, de travailler sur sa détente, de prendre soin de son périnée et d’élargir son répertoire érotique, après avoir bien évidemment compris et travaillé les causes du trouble, permet bien souvent de remédier à ce souci, ou du moins d’améliorer nettement les choses.
En cabinet libéral depuis 2013, Marjorie accompagne les femmes sur le chemin d’une féminité et d’une sexualité épanouies. Elle est spécialisée dans la prise en charge des troubles sexuels féminins et du traumatisme psychique (traumas sexuels, inceste, abus, maltraitance, deuil, accident, maladie grave …). C’est un métier qui la passionne !
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