MST et sexualité féminine

Les infections sexuellement transmissibles (IST), autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), sont des infections pouvant être transmises lors des relations sexuelles.

Les plus fréquentes sont les maladies bactériennes ou parasitaires (syphilis, gonorrhée, chlamydiose et trichomonase) et les pathologies virales (hépatite B, herpès génital, VIH, et papillomavirus humain). 

Ici, j’évoquerai les IST et leurs répercussions sur la sexualité féminine. 

Les IST dites bactériennes ou parasitaires :

Chlamydioses : infection par la bactérie chlamydia trachomatis, ayant une forte contagiosité, qu’on retrouve sur les muqueuses du vagin, dans l’urètre, le rectum et la gorge. 

La plupart du temps, les chlamydiae sont asymptomatiques, mais 30% des femmes expérimentent pertes vaginales jaunâtres / blanchâtres, brûlures en urinant, douleurs lors des rapports, saignements pendant ou après les rapports, douleurs pelviennes/rectales, écoulements anaux, ou encore symptômes ORL (irritations de la gorge, etc.).

Si l’infection n’est pas traitée, elle peut se propager dans le vagin, l’utérus et les trompes, et provoquer une maladie pelvienne infectieuse inflammatoire, responsable de douleurs pelviennes chroniques et cause d’infertilité. 

Gonorrhée / blennorragie : infection causée par la bactérie gonocoque, qui s’installe sur la muqueuse vaginale, dans l’urètre, le rectum et la gorge. Ses symptômes ressemblent à ceux des chlamydiae.

Chez la femme, l’infection à gonocoque est asymptomatique dans 70 % des cas. La manifestation la plus fréquente est la cervicite (leucorrhées purulentes, douleurs pelviennes sourdes et durables, brûlures lors de la miction)

Les modes de transmission sont : rapports sexuels génitaux/anaux non protégés, caresses sexuelles sans pénétration, bucco-génitales, partage de seringues, aiguilles infectées … 

A long terme et sans traitement, la gonorrhée peut provoquer une endométrite ou une salpingite chez la femme, et peut aussi causer une infertilité. 

sexualité

Syphilis : Infection bactérienne qui comprend 3 stades si elles n’est pas prise en charge : Stade 1 : chancre (petite plaie indolore au niveau de la peau ou des muqueuses), qui disparaît par la suite. 

Stade 2 : éruptions cutanées (organes génitaux, plantes des mains ou des pieds) et  symptômes pseudo-grippaux.

Stade 3 : forme chronique caractérisée par l’atteinte de plusieurs organes (cœur, cerveau, foie …).

Elle se transmet lors de rapports sexuels non protégés, le contact avec le chancre ou les éruptions cutanées, le sang, et lors de la grossesse / l’accouchement.

Trichomonase : infection due au parasite trichomonas vaginalis, souvent asymptomatique, ou qui se manifeste chez la femme par pertes vaginales malodorantes de couleur jaunâtre / verdâtres, démangeaisons, brûlures, douleurs de la vulve, du périnée, et lors des rapports sexuels. 

Si elle n’est pas traitée, elle peut être à l’origine d’une atteinte inflammatoire pelvienne, ou encore une infection de l’utérus ou des trompe pouvant causer une infertilité. 

Transmission par voie sexuelle, et plus rarement, linge de toilette humide, eau du bain, cuvette des wc contaminée. 

Les IST dites virales :

HPV ou papillomavirus humain : les HPV sont des virus contagieux, résistants, mais la plupart du temps, peu dangereux. 

Ils se transmettent très facilement (voie cutanée, supports souillés, par contact entre muqueuses), quasiment exclusivement par contact sexuel avec ou sans pénétration, quelle que soit la sexualité. C’est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. 

Le plus souvent, l’infection guérit en quelques semaines ou mois, mais dans 10 % des cas, les virus peuvent persister et modifient le développement et la croissance des cellules :

  • Pour certains génotypes du virus, ces proliférations sont bénignes : condylomes ou verrues génitales au niveau de la vulve et de l’anus, récidivantes et peu esthétiques. 
  • D’autres HPV sont associés au développement de lésions précancéreuses et cancéreuses, en particulier du col , du vagin, de la vulve, de l’anus, de la gorge, des amygdales et de la langue. 

Hépatite B : infection virale qui attaque essentiellement le foie, qui peut être aigüe ou chronique. 

Elle se transmet par contact avec le sang (seringues …) ou les objets utilisés pour usage personnel (gant de toilette, brosse à dents, rasoirs …), avec le sperme et sécrétions vaginales (règles incluses), de la mère à l’enfant (accouchement, crevasses lors de l’allaitement), et plus rarement par la salive. 

L’hépatite B est très contagieuse ; les symptômes aigus sont non spécifiques (jaunisse, fatigue, nausées, vomissements, douleurs abdominales …), et les personnes porteuses chroniques peuvent avoir des complications (cirrhose, cancer du foie).

Herpès génital : infection chronique, fonctionnant par poussées, causés par le virus herpès simplex virus (HSV). 

Il existe deux types de HSV :

  • HSV1: herpès labial (bouton de fièvre), oculaire.
  • HSV2 (herpès génital)

L’herpès génital se transmet par contact direct lors d’un rapport sexuel, même sans pénétration, et par les pratiques bucco-génitales. Risque important en cas de grossesse pour le fœtus. 

Le risque de transmission est plus important lors des poussées mais existe tout de même en dehors. 

Chez la femme, il se manifeste par des démangeaisons au niveau de la vulve (parfois dans le vagin ou sur le col), suivies de petites cloques en bouquet, chargées de virus, qui se rompent, donnant des plaies à vif douloureuses. 

VIH / sida : IST provoquée par le virus de l’immunodéficience humaine, qui attaque le système immunitaire. Le malade alors affaibli développe des maladies dites opportunistes que son corps ne peut plus combattre. C’est à ce stade qu’on parle de SIDA (syndrome d’immuno-déficience acquise), et les symptômes sont liés aux maladies qui se déclarent. 

Les modes de transmissions sont les rapports sexuels bucco-génitaux ou génitaux non protégés, les contacts sexuels (sécrétions, sperme, sang), la voie sanguine (plaie, matériel souillé), et de la mère à l’enfant (grossesse, accouchement…).

On peut être séropositif sans le savoir, car les symptômes sont discrets (symptômes grippaux…) voire absents, et durant des années sans contracter le SIDA. 

Quelques consignes simples de prévention :

Ces infections ont toutes des incidences sur la santé sexuelle, et non traitées, elles sont contagieuses et augmentent le risque d’attraper le VIH. Donc :

– Protégez-vous (préservatifs et digue dentaire lors de chaque rapport), si couple non exclusif, si vous voyez plusieurs partenaires, en couple tant que chacun n’a pas fait de test, etc. 

– Faîtes-vous dépister régulièrement (plannings familiaux et les Centres de Dépistage Anonyme et Gratuits), dès que vous avez un doute, en cas de rapports sexuel non protégée, en cas de stealthing (retrait non consenti du préservatif durant le rapport)…

– Ayez un suivi gynécologique régulier, avec examen clinique, frottis, vaccination …

– Dès que vous avez des pertes bizarres (changement de couleur, odeur etc.), des démangeaisons, des douleurs pelviennes/vulvaires/vaginales, que vous constatez des plaies/verrues/boutons sur vos parties génitales ou vos muqueuses en général, consultez. Ce n’est pas forcément grave mais c’est toujours mieux de savoir. 

– Enfin, question hygiène : utiliser vos propres ustensiles de toilette (brosse à dent, serviette…), votre propre matériel d’injection, du matériel stérile à usage unique (tatouage), éviter de partager les objets en contact avec le sexe (y compris les sextoys), bien se laver les mains, communiquer avec ses partenaires …