Nous, thérapeutes de tous bords, constatons de plus en plus l’émergence de personnes se prétendant thérapeutes, alors qu’elles ne sont pas formées (ou trop peu, en cours de formation, formation de piètre qualité etc.), ou pire, qu’elles ont simplement eu à un moment de leur vie une problématique spécifique sur laquelle elles érigent un business, pensant que leur cas personnel peut être généralisable à tous ceux qui ont le même souci, les mêmes symptômes, la même pathologie.
C’est d’ailleurs tout le problème des professions non réglementées : il suffit d’avoir un peu d’ambition, un bon sens de la communication sur les réseaux, et tout cela couplé à peu d’éthique pour s’autoproclamer en l’occurrence sexothérapeute (mais cela marche aussi malheureusement avec bon nombre d’autres métiers …).
Nous, professionnels de notre domaine, savons reconnaître les personnes formées, légitimes, compétentes, mais ce n’est pas le cas de nos patients (ou clients, selon la profession), qui peuvent alors se laisser berner, s’engager dans des « thérapies », « programmes » ou autres prises en charge présentées comme magiques, et constater avec effroi leur état stagner (voire empirer pour les cas les plus sérieux) ainsi que le trou dans leur porte-monnaie …
Alors qu’est ce qu’un bon thérapeute ? Voici quelques éléments de réponse !
Sommaire
Un bon thérapeute est formé et a une expérience de terrain
Lorsque vous repérez un thérapeute et que vous souhaitez le consulter, allez faire un tour sur ses réseaux sociaux, son site internet, les avis Google etc.
Un bon thérapeute est quelqu’un qui a une formation sérieuse (pas un week-end de 3 jours qui vous donne l’appellation qu’on met normalement 2 ans à avoir quand on passe par les cursus classiques), si possible reconnue, ainsi qu’une expérience de terrain. Le diplôme ne fait pas tout, l’expérience professionnelle est très importante ! Et si ce n’est marqué nulle part, n’hésitez pas à lui demander directement !
Un bon thérapeute actualise ses connaissances
Il ne va pas se reposer sur le diplôme qu’il a validé il y a 15 ans mais va continuer à se former, lire les articles scientifiques ou autres relatifs à son domaine d’expertise, se rendre à des colloques et conférences etc. Tout cela, vous pouvez le constater sur ses réseaux sociaux. L’humain évolue, nos pratiques aussi !
Quels sont les risques de se baser uniquement sur son expérience personnelle pour se dire thérapeute et prétendre aider les autres ?
Le risque majeur (et c’est potentiellement grave) est de ne pas avoir assez de recul et de projeter sur son patient/client sa propre problématique, sa manière de réagir, lui prêter des émotions/états psychiques qu’il n’a pas (et qui lui appartiennent à elle) et de lui proposer ce qu’elle aurait aimé qu’on lui propose ou ce qui a marché pour elle.
Or ce qui convient à une personne ne convient pas à tous, et une expérience personnelle n’est pas généralisable.
Et surtout, ce qu’on appelle le contre-transfert (notion freudienne regroupant tout ce qu’on projette inconsciemment sur nos patients et qui relève de notre histoire) doit être conscientisé et travaillé en supervision.
Je suis d’accord pour dire qu’on n’est jamais dans tel métier par hasard et que ce sont souvent nos expériences personnelles qui nous ont poussés à devenir thérapeutes, mais le travail sur soi, la formation, la supervision sont des éléments essentiels pour de bonnes prises en charge.
Se baser uniquement sur son expérience personnelle est parfait si vous souhaitez écrire un livre pour témoigner de ce qui vous est arrivé, mais c’est nettement insuffisant voire dangereux de se contenter de cela pour ouvrir un cabinet et recevoir des patients !
Cela m’amène donc à dire : un bon thérapeute a fait une thérapie, est supervisé, et a pris du recul sur son expérience personnelle pour ne pas la projeter inconsciemment sur des patients qui n’ont rien demandé !
Un bon thérapeute est capable de se remettre en question et vous orienter si besoin
Il n’est jamais dans la toute-puissance et sait reconnaître ses limites. Il sera donc capable de vous dire s’il ne peut pas vous accompagner et vous réorientera vers des personnes plus spécialisées dans votre problématique. Fuyez les personnes qui proclament guérir tout et tout le monde !
Il sera également capable de reconnaître ses erreurs dans votre prise en charge et de s’excuser si nécessaire.
Un bon thérapeute ne vous jugera jamais
Au moindre jugement, n’hésitez pas à en changer car ce n’est pas son rôle. Il est là pour recueillir votre parole, vous soutenir, vous aider. Il doit instaurer un climat de confiance qui repose sur le non jugement et la bienveillance.
Un bon thérapeute ne vous forcera jamais la main pour rien
Un thérapeute peut vous proposer des choses concernant votre prise en charge en vous expliquant pourquoi il vous les propose, mais il n’a pas à imposer quoi que ce soit.
Vous gardez votre liberté, votre libre arbitre et c’est vous qui décidez. Et si vous sentez une pression du thérapeute pour acheter son tout dernier programme, venir plus souvent en consultation ou autre, fuyez !
Le bon thérapeute pour quelqu’un n’est pas forcément le bon thérapeute pour vous !
Votre feeling, la façon dont vous vous sentez avec votre thérapeute est essentiel et vous devez absolument écouter cela. Même si sa réputation est excellente, qu’il a aidé votre meilleure amie / votre mère / votre cousin avec succès, et que c’est LA méthode qui pourrait vous aider, il peut ne pas vous convenir. Il n’y a rien d’anormal à cela et le problème ne vient pas de vous : chaque thérapeute ne convient tout simplement pas à tous !
Donc écoutez-vous avant tout !
En conclusion, il n’est pas aisé de trouver un bon thérapeute, et de surcroît un thérapeute qui vous convient à vous. Cela peut prendre un peu de temps et vous pouvez même en consulter plusieurs avant de trouver le bon. Offrez-vous ce temps-là, cherchez, lisez leurs écrits, regardez leurs vidéos, posez-leur des questions sur leur parcours, regardez attentivement leurs formations et expériences, et faîtes bien attention aux vendeurs de chimères ; vous trouverez forcément la bonne personne à un moment donné !
En cabinet libéral depuis 2013, Marjorie accompagne les femmes sur le chemin d’une féminité et d’une sexualité épanouies. Elle est spécialisée dans la prise en charge des troubles sexuels féminins et du traumatisme psychique (traumas sexuels, inceste, abus, maltraitance, deuil, accident, maladie grave …). C’est un métier qui la passionne !
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